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Energie. « À nous de prouver que l'hydrolien a de l'avenir »

A L'entreprise finistérienne Sabella poursuit le développement technologique de ses hydrolienneset croit toujours à l'avenir de sa filière.

Après deux années de mise au point, l'hydrolienne Sabella retrouve l'océan lundi. Alors que la filière s'interroge sur son avenir, la mise à l'eau est hautement symbolique. Explications.

Pour quelles raisons l'hydrolienne Sabella est restée deux ans hors de l'eau ?

Après la première campagne d'essai (juin 2015-juillet 2016) au large d'Ouessant, les ingénieurs de Sabella ont constaté que l'électronique embarquée était le talon d'Achille de la machine D10. Cette partie permet de transformer l'électricité produite par les courants marins avant de l'exporter sur le réseau. Pour remédier aux problèmes rencontrés, Sabella a fait appel à Entech, une autre société quimpéroise en plein développement. Cette nouvelle version sera testée après l'immersion de l'hydrolienne prévue le 15 octobre. Durant trois années, D10 doit produire de l'électricité pendant trois ans en continu. Ce test fait partie du programme européen « Ice » porté par Bretagne développement innovation.

Quelle est la prochaine étape pour Sabella ?

En prouvant sa fiabilité, l'hydrolienne va permettre à Sabella de s'engager dans le projet « Phares ». En collaboration avec Akuo energy, un producteur d'énergie français, il s'agit d'alimenter Ouessant en énergie renouvelable. En associant la production de deux hydroliennes, d'une éolienne et de panneaux solaires, l'île devrait pouvoir couvrir « proprement » 80 % de ses besoins. Jeudi, Sabella et Akuo défendaient leur projet devant l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). L'État peut financer la moitié du projet grâce à une avance renouvelable accordée par Investissements d'avenir. Ce projet donnera une belle visibilité à l'hydrolien. « Montrons que ça marche ! C'est à nous de prouver que cette filière a un avenir » martèle Jean-François Daviau.

Quel avenir pour l'hydrolien alors que les principaux acteurs de la filière, comme Naval group, se sont retirés ?

Le retrait de Naval group constitue un gros revers pour l'hydrolien. Surtout que la communication de l'entreprise a jeté un doute sur la pertinence de cette technologie. Jean-François Daviau, président de Sabella, en convient. « Nos financeurs se sont interrogés. Nous avons réussi à les rassurer. » Selon Sabella, en dimensionnant trop largement et trop tôt sa stratégie, Naval group aurait été victime d'un « excès de confiance ». « Ils étaient persuadés qu'un marché de masse, capable de faire baisser le coût de production, allait s'ouvrir rapidement. Aujourd'hui, l'hydrolien reste un marché de niche ». L'hydrolien a toute sa place dans les îles.

L'État va-t-il faire une place à cette énergie renouvelable ?

La préparation de la prochaine PPE (programmation pluriannuelle de l'énergie), qui trace les priorités à l'horizon 2028, donnera une indication. « Nous espérons que l'hydrolien sera intégré à la prochaine PPE »insiste Jean-François Daviau. Cela permettrait de donner une visibilité aux investisseurs ». Une question sensible pour Sabella qui prévoit une levée de fonds en 2019. Le 17 octobre, Sabella défendra sa position lors d'une réunion avec des députés. Avant, le 15, l'hydrolienne aura été immergée. François de Rugy, ministre de la transition écologique, a été invité. Sa présence n'est pas confirmée pour l'instant

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